De nombreux hôpitaux et maisons de retraite ont des programmes de zoothérapie. Faisant appel à des animaux spécialement entraînés, ils offrent aux patients un réconfort et quelques sourires. Mais pourquoi ne serait-il pas possible d’amener votre chien à l’hôpital ?
Zachary’s paws for healing, une expérience unique au Canada
L’hôpital Juravinski est un petit établissement de santé situé à Hamilton, en Ontario au Canada. Tout commença avec Zachary Jenkins, atteint d’un lymphome de Jodgkin. Zachary était à l’hôpital pendant plusieurs semaines après une greffe de cellules souches. Il a alors supplié de voir son chien, Chase. Et à ce moment, il semblait plus apaisé et moins souffrir.
Sentant ses dernières heures arrivées, il demanda alors à sa tante Donna, de fonder une association qui permettrait aux patient de l’hôpital Juravinski de pouvoir recevoir la visite de leurs animaux de compagnie. Donna créa alors Zachary’s Paws For Healing.
Les obstacles pour emmener son chien à l’hôpital
Entre les problèmes d’allergie, les personnes qui n’aiment pas les animaux ou les questions d’hygiènes, il y avait du travail à faire. Dans le but de permettre aux gens d’emmener avec eux leur chien à l’hôpital, il fallait essayer de le faire de manière sûre pour tous.
Chaque animal qui vient dans l’hôpital doit être d’abord nettoyé et être en bonne santé. En outre, les animaux ne sont pas autorisés à entrer en contact avec d’autres patients en raison de règles de contrôle des infections.
Donna Jenkins raconte que les animaux de compagnie sont souvent presque aussi heureux que leurs propriétaires pendant la visite.
« C’est un animal de compagnie qui vient avec un amour inconditionnel. Peu importe si vous avez perdu vos cheveux ou si vous avez des tubes qui sortent, ils vous aiment, quoi qu’il arrive », dit-elle.
Une autre façon de guérir et d’apaiser la douleur
Le programme repose sur des dons, mais Jenkins espère que son programme pourra être imité par d’autres hôpitaux.
Des études montrent que le contact avec les animaux réduit la pression artérielle et le stress. Après quelques minutes à peine, le patient et son animal semblent se détendre.
« Nous le voyons tous les jours, à chaque visite », déclare Donna Jenkins. « C’est magique, cette façon de soigner. »
Emmener son chien à l’hôpital à l’UZ Brussel
Depuis fin 2017, il est désormais possible pour les patients de l’hôpital UZ Brussel d’emmener leur chien à l’hôpital. Ils disposent déjà de deux chats Misty et Luna, qui ont élu domicile à la villa Samson. Et occasionnellement, Lily, une chienne thérapeute. Le reste du temps, la villa peut accueillir pendant une période de deux heures les animaux des patients.
Lily, un cavalier King Charles appartient à Vanessa de Puydt, zoothérapeuthe. Ils viennent une fois par semaine pour les patients. « Je suis toujours la thérapeuthe, ce ne sont pas les chiens. Mais le chien va permettre aux patients de mettre leurs idées ailleurs que sur leurs problèmes. Dès que Lily rentre dans une pièce, ils ont le sourire et ça leur change les idées. »
Ainsi la Villa Samson, est un précurseur en Belgique pour le droit de visite des animaux. Auparavant seuls les chiens d’assistance (dans certains cas) étaient autorisés. C’est donc une grande première pour la 30.000 patients hospitalisés à l’UZ Brussel chaque année.
Dans la villa samson, il y a aussi, Mystie et Luna, deux Maine Coon. Ces chats, très sociables, y habitent 24h/24. « Les chats sont très territoriaux, c’est pourquoi les patients viennent leur rendre visite. Ce serait trop stressant de prendre un chat, une fois par semaine, comme je le fais avec Lily » ajoute Vanessa de Puydt. Mystie et Luna déambulent, donc, librement dans la villa grâce à des tunnels et chatières installés entre les pièces. Les patients qui le souhaitent peuvent leur rendre visite.
Et en France ?
En ce qui les concerne, l’article 47 du décret 74-27 du 14 janvier 1974, relatif aux règles de fonctionnement des centres hospitaliers et des hôpitaux locaux, interdisait l’introduction des animaux domestiques dans leur enceinte. Une exception existait pour les chiens guides d’aveugles grâce à la circulaire N° 40 du 16 juillet 1984.
Mais cet article a été abrogé par le décret 2003-462 du 21 mai 2003 mais le texte le remplaçant ne parle plus de ce point. Ce n’est donc plus interdit, mais pas forcément pour autant autorisé…
Cette pratique n’est pas développée en France. Quelques rares hôpitaux comme Joseph-Ducuing à Toulouse ont lancé des initiatives de ce genre. Il est possible également d’amener son animal en maison de retraite. Mais cela est trop souvent perçu comme une surcharge de travail en occultant les bénéfices thérapeutiques.